Tasman Richardson
Kali Yuga
COMMISSAIRE: Shauna Jean Doherty
Directeur de projet: David Liss
17 sept, 2019 - 20 mars, 2020
Vernissage
17 sept, 18 h - 21 h
Kali Yuga de Tasman Richardson comprend six oeuvres médiatiques, soigneusement arrangées dans une disposition oblique, presque symétrique. Les oeuvres adressent les thèmes de l’érosion, la distance, la surveillance, l’exhibitionnisme et la téléprésence. Alors que les visiteurs naviguent à travers les éléments sculpturaux, les thèmes se voient présentés dans une alternance entre observation individuelle et observation de groupe, entre portrait et paysage, entre vidéo générée en direct et préenregistrée, entre représentation abstraite et figurative. Le seul fil conducteur commun à ces variations constitue la réflexion itérative. Cet aspect fragmenté fait allusion au titre de l’exposition, Kali Yuga, qui réfère à un conte apocalyptique hindou. Selon les textes sacrés de l’hindouïsme, le Kali Yuga est la dernière des quatre étapes traversées par le monde. Kali Yuga est la fin de toutes les époques, la dernière avant que le temps ne s’arrête (pour ensuite recommencer à nouveau), cette catastrophe étant provoquée par le réveil d’une divinité qui rêve notre univers et toutes les perspectives qui le comprennent.
En manipulant la relation entre sujet et objet, les façons d’observer et d’être observé, Richardson concentre notre attention sur la futilité de la perfection, la nature évanescente de la beauté et l’inexorabilité du temps qui passe. Il critique pour ainsi dire l’artifice dans l’image et la relation parasitaire que les images entretiennent entre elles. Kali Yuga est un commentaire sur notre âge du spectacle et de fausses vérités, dans laquelle les participants se voient simultanément performer le rôle de gardien et de prisonnier.
L’exposition s’accompagne d’un catalogue, disponible pour la vente à Arsenal art contemporain Montréal.
Basé à Toronto (Canada), Tasman Richardson a largement exposé en Amérique, en Europe et en Asie. Sa pratique se concentre principalement sur le collage vidéo, faisant appel à la méthode JAWA (le manifeste qu’il a publié en 1996), à des installations médiatiques complètement immersives (Necropolis, MOCCA, 2012) et à des performances audiovisuelles en direct. Les thèmes qu’il exploite se comprennent comme une réponse critique à l’illusion spectaculaire et émotionnellement puissante qu’est la culture numérique.